Introduction

Tirer parti de la puissance de l’élan vers la promotion de la santé mentale

Inhérente à toute période turbulente est une opportunité cachée de créer un changement. Entrant dans une ère post-pandémique, le symposium annuel de cette année offre une telle opportunité. Chaque année, l’équipe du Carrefour cherche l’inspiration pour le Symposium annuel de l’année à venir. Le premier symposium (2021) était axé sur le contexte – reconnaissant le moment charnière dans le temps où la promotion de la santé mentale a occupé la pandémie de Covid-19, une crise de santé mentale mise en évidence sous-tendue par des inégalités structurelles. Le deuxième symposium annuel (2022) a poursuivi cette conversation, centrée sur une phase de croissance de la promotion de la santé mentale – une sensibilisation croissante aux interventions de promotion de la santé mentale, des liens croissants avec les ressources et les personnes pertinentes et des compétences croissantes pour faire progresser la promotion de la santé mentale.

Contexte. Croissance. Et après?

En analysant les modèles et les tendances dans le domaine de la promotion de la santé mentale, nous avons constaté des changements importants dans le discours public et politique sur la nécessité de s’attaquer aux conditions de mauvaise santé mentale. Au Canada, les effets de la colonisation des Premiers Peuples de cette nation et des systèmes racistes se font sentir. Nous prenons conscience du fait que les épidémies de santé mentale et de suicide ne seront pas résolues par des solutions palliatives. Des solutions efficaces exigent que nous nous attaquions et dépolitisions la cause de la souffrance en santé mentale – la pauvreté, le racisme, l’insécurité alimentaire, les traumatismes coloniaux en cours, la hausse des coûts de logement, la dégradation du climat, pour n’en nommer que quelques-uns.

Bien que cette idée ne soit pas nouvelle dans les paradigmes occidentaux (voir, par exemple, la Charte d’Ottawa de 1986 pour la promotion de la santé ou la Charte de Melbourne de 2009 pour la promotion de la santé mentale et la prévention des troubles mentaux et comportementaux), et est une donnée dans les cadres autochtones de longue date décrivant le bien-être (par ex. Cadre du continuum du mieux-être mental des Premières nations; Déterminants sociaux de la santé des Inuits au Canada), il y a une vague collective et générale de reconnaissance que le traitement des maladies mentales à lui seul n’entraînera pas nécessairement une meilleure santé mentale de la population.

Cette reconnaissance a été exprimée avec éloquence par une analogie dans un article de septembre 2022 dans The Guardian : « Si une plante se flétrissait, nous ne la diagnostiquerions pas avec le « syndrome de la plante flétrie » – nous changerions ses conditions. Pourtant, lorsque les humains souffrent dans des conditions invivables, on nous dit que quelque chose ne va pas chez nous et on s’attend à ce qu’ils continuent à avancer. Continuer à travailler et à produire, sans reconnaître notre blessure. Et repris par un article du New York Times publié le même mois : « Résoudre la crise de la santé mentale, alors, il faudra se battre pour que les gens aient un accès sécurisé à une infrastructure qui les protège du stress chronique… »

En d’autres termes, il y a un élan pour des solutions qui vont au-delà de l’individu et regardent « en amont » pour la racine de la souffrance.

Momentum – le thème du troisième symposium annuel du Carrefour DEC. Mais l’élan n’est qu’un point de départ. Comment maintenir l’élan des solutions en amont ? Quels sont les mécanismes, ou leviers qui ont une influence disproportionnée sur les systèmes? Quel rôle joue la connaissance pour catalyser le changement ? Le symposium est une chance d’explorer collectivement ces questions à travers des discours, des tables rondes, des sessions interactives et des opportunités de réseautage.

Nous espérons vous y voir!