Comme nous l’avons vu lors d’un récent webinaire du Carrefour, faire la promotion de la santé mentale peut être chaotique! Les stratégies de recrutement de participants, les plans d’exécution de projets, les procédures de collecte de données et les protocoles d’évaluation, même lorsqu’ils sont impeccables, ne se déroulent pas toujours comme on l’attendait. Lorsque ces situations inattendues surviennent, que pouvons-nous en faire?
Il existe une foule de recherches universitaires qui explorent ce qui peut arriver lorsque les plans de recherche se déroulent mal, mais il existe très peu de données en ce qui concerne les plans de promotion de la santé mentale irréalisables, souvent pour des raisons indépendantes de notre volonté. C’est peut-être partiellement attribuable au lien étroit entre la promotion de la santé mentale et les relations humaines ainsi qu’à la nature contextuelle d’une telle promotion, tous ces aspects étant abstraits et en constante évolution. L’arrivée de la récente pandémie est venue renforcer cette incertitude et, dans bien des cas, les meilleurs plans ont dû être changés à la dernière minute.
Que faire quand on obtient des résultats qui sortent du cadre de nos plans, aussi bien pensés soient-ils? Doit-on rejeter ces résultats? Doit-on les voir comme étant des échecs à oublier? Existe-t-il des moyens d’atténuer les possibles répercussions de ces événements? Ou, comme l’ont demandé Jason Hughes, Anna Tarrant et Kahryn Hughes (2021) : nous permettent-ils de voir la participation du public d’une manière différente? Ces chercheurs en sociologie soutiennent que si une bonne planification aide à réduire les pièges fréquents, il est impossible d’éliminer entièrement les erreurs. L’essentiel est de s’engager à apprendre « au fur et à mesure » et d’orienter sa réflexion de manière à tirer profit des situations imprévues pour faciliter des conversations menant à des innovations, à de nouveaux modes de pensée ou à de nouveaux résultats.
Dans notre webinaire de mai, il a été question de projets du Fonds d’innovation pour la promotion de la santé mentale (FI-PSM) comportant des exemples de situations imprévues qui ont permis d’approfondir la compréhension. Pour en apprendre davantage sur le webinaire, lisez le Résumé de l’événement. En entendant et en diffusant ces histoires « hors normes », nous avons mis en lumière les avantages des approches flexibles et adaptatives dans l’exécution et l’évaluation d’un projet dans le domaine relativement nouveau de la promotion de la santé. Green et Glasgow (2006) ont invité les chercheurs à déceler intentionnellement les « écarts », c’est-à-dire les situations où nos plans de promotion de la santé ne donnent pas tout à fait les résultats escomptés. Plutôt que d’ignorer ces embuches, voyons-les collectivement comme des occasions de se développer, d’apprendre et de s’épanouir.
Green, L. W., & Glasgow, R. E. (2006). Evaluating the Relevance, Generalization, and Applicability of Research: Issues in External Validation and Translation Methodology. Evaluation & the Health Professions, 29(1), 126–153. https://doi.org/10.1177/0163278705284445